Franck Haise, l’architecte discret que l’Europe regarde déjà

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Depuis Sakaryaspor, en deuxième division turque, Gaël Kakuta continue de suivre avec attention les trajectoires du football français. Et s’il en est une qu’il ne perd jamais de vue, c’est bien celle de Franck Haise. « Il mérite la reconnaissance du football français. Et il finira dans un grand club, c’est juste une question de temps », glisse-t-il à RMC, sans détour.

Gaël Kakuta a connu Franck Haise à Lens, lors du retour du club artésien en Ligue 1 à l’été 2020. Deux saisons qui ont marqué un tournant pour le joueur formé à la Gaillette, passé ensuite par Amiens et aujourd’hui installé à Sakarya. Mais surtout, deux saisons qui ont confirmé le potentiel d’un entraîneur souvent resté dans l’ombre mais qui, depuis, s’impose comme l’un des techniciens français les plus cohérents, les plus méthodiques… et les plus discrets.
« Ce qu’il a mis en place à Lens, c’était à la limite de la perfection », insiste Kakuta. Il évoque un effectif « compatible », une alchimie collective rare, un vestiaire où le plaisir de jouer s’accordait avec l’exigence du haut niveau. Le RC Lens version Haise a fait plus que séduire : il a tutoyé les sommets. Lors de la saison 2022-2023, le club artésien n’échoue qu’à un point du Paris Saint-Germain. À effectif, budget et notoriété largement inférieurs, le travail accompli prend une autre dimension.

Mais Franck Haise ne s’est jamais arrêté à l’émotion d’un cycle réussi. Il est désormais à l’OGC Nice, où il poursuit son projet dans la continuité : donner une identité à ses équipes, mettre les joueurs dans les meilleures conditions pour s’exprimer, construire avec patience. En coulisses, il prépare aussi autre chose : l’après.
L’entraîneur normand nourrit depuis longtemps l’envie de tenter l’aventure à l’étranger. Ce rêve, il commence à le structurer. Depuis son arrivée à Nice, il suit des cours d’anglais. Non pas par coquetterie ou effet de style, mais parce qu’il anticipe. Il sait qu’un projet à l’étranger exige plus qu’une philosophie de jeu : il faut aussi maîtriser les codes, les langues, les dynamiques internes.

Et si certains coachs français brillent surtout dans l’Hexagone, Haise semble déjà cocher les cases du profil exportable : lecture tactique fine, intelligence émotionnelle, communication maîtrisée, capacité à construire sur la durée. Son travail ne fait pas de bruit, mais il laisse des traces. Et dans une époque où les clubs européens cherchent des profils capables de construire plus que de colmater, son nom commence doucement à remonter dans les shortlists.

« Ce qu’il a fait avec des joueurs inconnus au départ, c’est exceptionnel », conclut Kakuta. Dans un football de plus en plus standardisé, Haise incarne une autre voie. Une voie patiente, lucide, exigeante. Et peut-être, bientôt, internationale.

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