Le journal l’Equipe consacre aujourd’hui une double page au jour le plus long du RC Lens, à savoir ce 9 mai où les Sang et Or ont été sacrés Champions de France dans un duel à distance avec le FC Metz.
Ce soir-là, Lens (67 points ; + 25 de différence de buts), sur le podium depuis la 28e journée quand les Lorrains y sont depuis la 4e, a besoin d’un nul à Auxerre. Au final, le Racing arrache ce nul et un titre au goal average devant le FC Metz de Robert Pirès. La consécration d’une saison exceptionnelle bâtie sur les cendres d’un exercice 1996-1997 cauchemardesque.
Les premiers mots du président Martel : “Bon Dieu, on l’a ce titre … On ne pariait pas un kopeck sur nous en début de saison. Et ma bière, elle vient ?”
Accueillis à l’aéroport de Lille-Lesquin à 1 h 35 du matin par une marée humaine, les champions de France lensois sont acclamés une heure plus tard par 30 000 personnes à Bollaert. Douze heures plus tard, les joueurs paradent en ville à bord d’une benne rouge et jaune.
L’ancien président Gervais Martel raconte : « Cette nuit-là, j’ai croisé des gens âgés qui me disaient : “C’est la première fois qu’on vient au stade !” C’était incroyable ! Cette joie dans les yeux des gens ! Cette région était durement éprouvée avec l’arrêt de la mine. Lens, en 1998, c’était 18 % de chômage. Le titre c’était : ’’On existe ! On ressuscite !’’ Moi qui ai toujours baigné dans l’atmosphère de la mine, j’ai pris ça en pleine gueule ! »
Ce titre de champion de France pour Lens, c’est aussi la victoire d’une certaine vision du football alors que la France s’apprête à gagner la Coupe du monde.
Vingt-deux ans après, la magie opère encore. Le 1er mai, à l’initiative de la Fédération Lens United (association de supporters), l’ancien président a mis aux enchères le fameux maillot zébré sang et or de Wallemme. Une relique achetée 8 100 euros, reversés aux hôpitaux de Lens et de Béthune ainsi qu’à l’Institut Pasteur, par l’ancien Lensois Timothée Kolodziejckaz.