Après un excellent travail au cours du mercato estival, Jean-Louis Leca et Benjamin Parrot ont bien œuvré entre mai et septembre. Le directeur sportif et le directeur général du RC Lens ont trouvé un nouvel entraîneur, un nouveau staff technique et ont radicalement changé le visage de l’effectif par rapport à celui de l’an dernier.
Le Racing Club de Lens tient décidément à briller sur tous les terrains… sauf celui de la rigueur administrative. Après la boulette qui a coûté la relégation de la réserve masculine l’an dernier (affaire Celik, pour ceux qui auraient raté l’épisode), le club artésien remet ça, cette fois avec son équipe féminine.
Et pourtant, samedi soir à Bollaert, tout avait des airs de conte de fées. Devant plus de 10 000 spectateurs, les joueuses de Sarah M’Barek accrochaient le PSG (1-1), dans un match plein d’abnégation et d’émotion. Une première historique en D1 pour les Lensoises. Sauf que, comme souvent dans les belles histoires à la sauce Sang et Or, un grain de sable est venu gripper la machine.
Ce n’est pas sur le terrain que le PSG a gagné ce match. C’est dans un bureau. Sur tapis vert. Et pour cause : Louann Archier, ex-joueuse de Saint-Étienne, était suspendue pour accumulation de cartons… mais alignée quand même. Oubli. Étourderie. Incompétence ? L’histoire ne dit pas (encore) qui a coché la mauvaise case, mais le résultat, lui, est connu : match perdu. Et peut-être un point de pénalité en prime.
De quoi raviver de cuisants souvenirs. Il y a quelques mois, une bourde similaire avait coûté la place de l’équipe réserve en N2 pour une lecture douteuse du règlement. Lors de la saison 2023-2024, déjà, c’est l’équipe Gambardella qui avait souffert d’une bourde administrative pour avoir fait évoluer un joueur en réalité suspendu. Et aujourd’hui, voilà que l’équipe féminine paie les pots cassés d’un service administratif qui donne l’impression d’avoir été recruté sur Leboncoin. L’histoire se répète au RCL.
Benjamin Parrot, directeur général, a réagi dans La Voix du Nord : « C’est inacceptable. Un club comme le RC Lens ne peut pas se retrouver dans une telle situation. » L’homme promet des mesures. On espère qu’elles iront au-delà du traditionnel “traitement en interne” qui sert souvent à noyer le poisson.
Pendant ce temps, les vraies victimes, ce sont les joueuses. Celles qui ont mouillé le maillot, tenu tête à l’une des meilleures équipes d’Europe, et fait vibrer Bollaert. Tout ça pour rien. Zéro point. Peut-être moins un.
On ne comprend pas non plus pourquoi Louann Archier, qui devait bien être au courant de la sanction infligée quand elle était encore joueuse de l’ASSE, n’a pas tiré la sonette d’alarme quand elle a été placée sur la feuille de match.
Enfin bref … À l’issue d’un mercato où plusieurs joueurs ont été poussés vers la sortie, il aurait peut-être été judicieux d’envisager aussi quelques “prêts” dans les bureaux. Histoire que certains fassent leurs preuves ailleurs. Parce qu’à force de perdre des matchs sur des bourdes administratives, c’est l’image du club qui trinque. Et le moral des filles pourrait être entamée lors des prochaines rencontres.
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