Le RC Lens a tranché. Ou plutôt, a laissé pourrir la situation jusqu’à ce qu’elle se règle d’elle-même. En déclarant forfait trois fois de suite, à Tourcoing, contre Grande-Synthe, puis à Saint-Omer, le club artésien a provoqué son forfait général en Régional 1. Résultat : relégation automatique en R2, et sans doute une forte amende en prime.
Car derrière cette sortie de route volontaire, une question dérange : pourquoi le RC Lens ne veut-il plus jouer le jeu des championnats amateurs ?
Officiellement, rien n’a été dit. Officieusement, tout le monde savait. Dès juin, les rumeurs circulaient. En interne, la décision était prise : pas question d’exposer les jeunes pousses dans une R1 jugée peu formatrice qui aurait fait fuir tous les jeunes à fort potentiel. Le club a préféré miser sur le Challenge Espoirs, qui débutera mi-décembre, et meubler l’automne avec des matchs amicaux.
Problème : le timing. Cette désertion de dernière minute laisse un goût amer dans les vestiaires adverses. De Gravelines à Calais en passant par Saint-Omer, les entraîneurs amateurs oscillent entre incompréhension, déception et colère froide.
« Que Lens ne veuille pas jouer en R1, soit. Mais qu’ils l’annoncent deux jours avant la reprise, c’est un manque de respect », a taclé Djezon Boutoille (Gravelines). « On s’est préparés pendant un mois sans savoir si le match aurait lieu », abonde Océano Pereira (Tourcoing). Le fait est que recevoir le RC Lens en R1 était gage d’une belle recette pour les clubs amateurs.
Au-delà du foutoir logistique, c’est l’image d’un club autrefois proche du foot amateur qui se fissure. Une décision peu élégante, doublée d’une ironie cruelle : la descente de Lens venait d’une erreur administrative (la titularisation de Celik qui n’était pas qualifié). Et au lieu d’essayer de rebondir sportivement, le club jette l’éponge.
Sportivement, justement, le choix interpelle. En acceptant la R1, Lens aurait pu viser une remontée immédiate en N3. À la place, un entre-deux étrange : pas de championnat officiel, des amicaux en attendant un Challenge Espoirs encore embryonnaire. Si demain ce « championnat des réserves » venait à disparaître, Lens se retrouverait sans filet, sans plan B. Un pari risqué.
Certains y verront une tendance de fond : comme le PSG avant lui, le RC Lens semble tourner le dos aux divisions traditionnelles pour favoriser une préparation plus « élitiste ». Des matchs choisis, calibrés, loin des terrains bosselés et du côté « boucher » des matchs de R1.
Une chose est sûre, l’image envoyée n’est pas bonne et seul l’avenir dira si ce choix était le bon.
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