Depuis quelques jours, les langues se délient. En début de semaine, l’attaquant niçois Kasper Dolberg a révélé qu’il était atteint de diabète de type 1, pas celui que l’on chope après avoir abusé de la bonne bouffe mais la maladie auto-immune qui peut vous attraper à tout âge.
Hier, c’est l’ancien défenseur lensois, Modibo Sagnan, qui a fait son “coming out” en parlant sans filtre de sa maladie. Pour rappel, le joueur formé à Lens, qui a aujourd’hui 22 ans, nous avait quitté en juillet 2019 pour rejoindre la Real Sociedad. Après avoir été annoncé comme pouvoir revenir en Artois, il a été prêté cet été à Tondela, en première division portugaise. Sagnan a participé à 21 rencontres sous le maillot Sang et Or durant la saison 2018-2019.
Sagnan a été diagnostiqué à 17 ans, alors qu’il était à Lens et qu’il devait signer son premier contrat pro quelques jours plus tard. Le RC Lens n’a pas fermé la porte au jeune joueur qui a ainsi pu poursuivre sa carrière. Il raconte pour Ouest France comment la découverte de sa maladie a profondément changé le jeune qu’il était.
“J’avais 17 ans et demi, j’allais signer mon premier contrat professionnel avec le RC Lens. Mais avant cela, il fallait passer une batterie de tests, dont des analyses de sang. Il s’est avéré que mon taux de sucre dans le sang était élevé à jeun. D’ailleurs, lors des entraînements juste avant, je me sentais plus fatigué que d’habitude. Mais comme je débutais les séances avec les professionnels, je me disais simplement qu’être plus fatigué, c’était normal. Donc après ces premières analyses, j’étais loin de penser au diabète et je me disais plutôt : « J’ai mangé la veille, je n’ai pas bien digéré. Ça doit être ça. » Sauf que j’ai refait une prise de sang et il s’est avéré que mon taux de sucre était encore trop élevé. Après ces analyses plus poussées, on a commencé à m’expliquer qu’il y avait de grandes chances pour que je développe un diabète de type 1. Les derniers examens que j’ai passés dans la foulée ont confirmé ce diagnostic. Mon pancréas ne produisait plus l’insuline nécessaire.
On devait partir en stage de pré-saison, je ne suis pas parti. J’ai cru que le foot, c’était terminé pour moi.
Je me suis posé mille questions. Est-ce que c’est de ma faute ? Est-ce que j’ai mal mangé ces derniers temps ? Pourquoi maintenant ? Les médecins m’ont déculpabilisé, m’ont expliqué que c’était auto-immune, que je n’y pouvais rien. Je suis resté un mois complet sans toucher le ballon.
Tant que je gère bien mes doses d’insuline, Il n’y a pas de risque. La preuve, j’ai pu signer mon contrat professionnel et continuer ma carrière. Et je n’ai pas eu de souci depuis.”
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