1999, le Losc recrute au Mans Dagui Bakari, l’attaquant international ivoirien, qui inscrira 24 buts au cours de ses trois saisons passées chez les Lillois.
En 2002, Joël Muller, entraîneur des Sang et Or, rêvait d’avoir Dagui Bakari dans son effectif, même si son passé lillois pouvait poser problème. Le RC Lens était alors qualifié pour la Ligue des Champions et cherchait à se renforcer dans tous les secteurs du jeu. Dagui Bakari devenait Lensois pour 3 millions d’euros de l’époque. Commençait alors une période plus délicate pour l’international ivoirien, régulièrement montré du doigt par les supporters pour sa pauvre efficacité devant le but. Il est même cité pour le Ballon de plomb cette année-là.
“Personnellement, je pensais à jouer encore la Ligue des champions, faire grimper ma cote et partir.”, raconte l’ancien attaquant dans une longue interview pour La Voix Des Sports. Mais Bakari est pris en grippe par une partie des supporters et perd énormément en efficacité. “Dès que je touchais le ballon, il suffisait que je le manque et je me faisais siffler. C’était très compliqué.”
“J’avais tous les supporters contre moi, j’avais le nom de Bakari aux couleurs du LOSC marqué au fer rouge dans le dos. Je ne pouvais rien faire. Tu ne peux pas être un bon joueur si les supporters ne t’aiment pas. C’est impossible.” insiste l’attaquant. L’idée de l’erreur de casting commençait à faire son chemin.
L’été 2005, Dagui Bakari cherche à se relancer en signant à l’AS Nancy-Lorraine, promu en Ligue 1. Mais l’aventure tourne court, les médecins du club diagnostiquent peu de temps après son arrivée une anomalie cardiaque qui le rend « incompatible avec la pratique du football ».
“Quand vous venez de Lille à Lens, il y a plus de haine. Dans le sens inverse, les ex-Lensois n’ont jamais été accablés comme ça, je pense à Philippe Brunel ou Baptiste Guillaume. Mais pour un Lillois qui arrive à Lens, c’est terrible.” conclut Dagui Bakari, l’erreur de casting du club la plus marquante des 20 dernières années.