C’est une histoire comme le football français en produit trop souvent : un jeune joueur, un club formateur borné, des règlements FIFA opaques… et une carrière freinée net.
Willsem Boussaid, 19 ans, croyait avoir trouvé la bonne porte pour passer enfin chez les pros. L’ailier, formé à Strasbourg, avait passé la dernière saison à Angers sous licence amateur. Avec la réserve, il avait disputé 22 rencontres et même goûté au banc de l’équipe première en Coupe de France.
Cet été, il avait frappé fort lors d’un essai avec la réserve du RC Lens. Un triplé retentissant face au Pays du Valois (5-0), un but contre Quevilly-Rouen (4-3), un autre face à Feignies-Aulnoye (1-1)… De quoi convaincre le Racing de lui proposer son tout premier contrat professionnel. Tout était bouclé : un gamin qui avait faim, un club prêt à lui faire confiance.
Mais la machine administrative a tout cassé.
Selon L’Équipe, Strasbourg, son club formateur, a bloqué le transfert. Le Racing alsacien invoque son droit aux indemnités de formation prévues par la FIFA. Peu importe que Boussaid ait refusé, en temps et en heure, la proposition de contrat stagiaire envoyée par Strasbourg avant le 30 avril – condition pourtant prévue par le règlement.
Pour éviter le conflit, Lens avait mis sur la table une compensation financière et même un pourcentage à la revente. Refus net et catégorique de Strasbourg, qui exige l’intégralité du montant. Résultat : Boussaid est aujourd’hui coincé, sans contrat officiel, sans club, et sans possibilité de jouer.
Un gâchis immense pour ce jeune attaquant passé par Joinville et qui avait retrouvé de l’élan à Angers. Mais surtout, un bras de fer qui illustre la rigidité d’un Strasbourg désormais sous pavillon Chelsea, où l’humain semble avoir moins de valeur que les clauses juridiques.
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