Retour à la réalité du championnat pour l’OM

Durant toute la journée d’hier, les supporters marseillais se sont « tirelipimponer le chihuahua »* en se remémorant cette fameuse soirée de Ligue des Champions, en 1993.

Mais ça, c’était avant. L’actualité du club en 2023, c’est la course derrière le RC Lens pour tenter de déloger ces chtis ambitieux, qui se sont emparés lors de la dernière journée de la qualification directe pour la Ligue des Champions.

Tandis que le RC Lens recevra l’AC Ajaccio, le Vélodrome accueillera le Stade Brestois, qui comme Ajaccio, n’a plus rien à gagner ou à perdre dans ce championnat. Igor Tudor ne prononce plus le mot « Ligue des champions ». La rhétorique du coach croate tourne désormais autour d’un bon match à réaliser ce soir face à Brest pour faire plaisir aux supporters :

« On doit gagner cette rencontre devant notre public, on veut finir la saison à domicile avec une belle performance et une belle victoire, offrir de la joie aux spectateurs, mais aussi à nous-mêmes. »

En attendant, l’OM a encore commis une erreur en ne saisissant pas le CNOSF sur l’affaire Payet, ce qui aurait permis un report de la sanction et donner la possibilité à Tudor de faire entrer son joker pour les 30 dernières minutes de jeu. Les Marseillais seraient-ils résignés ?

Le quotidien La Provence, pourtant habitué à faire preuve d’un optimisme béat, n’y croit plus :

À force de mordre la poussière dans le Nord, à Lens puis à Lille, Rongier et ses partenaires ont quasiment dit adieu à la 2ème place et à la qualification directe pour les poules de la Ligue des champions. Avec 5 points de retard sur les Sang et Or à deux levées de la fin, il faudrait une intervention divine pour qu’ils terminent plus haut que sur la troisième marche du podium et évitent tous ses aléas estivaux, ses pièges où ont échoué beaucoup de naufragés hexagonaux, au cours des dernières années.
Après les fumigènes qui ont illuminé la nuit, hier, les fidèles de l’Olympique peuvent aller brûler tous les cierges de la Bonne Mère et des autres lieux de croyance de la région, même si ces efforts resteront sans doute vains. Parce qu’ils n’ont plus leur destin en main depuis la gifle de Bollaert et que, en plus de réussir un carton plein, d’abord contre Brest, ce soir, puis à Ajaccio dans une semaine, ils doivent également compter sur l’ACA et Auxerre pour faire trébucher Lens. On a connu programme plus réjouissant, d’autant que les Corses, déjà en Ligue 2, restent sur deux dé- faites et dix buts encaissés…

Eric Roy, le coach brestois et ancien directeur sportif du RC Lens, n’a pas l’intention de donner le match :
« On n’a pas envie de passer pour des peintres à Marseille. L’objectif est de prendre les deux derniers matchs avec beaucoup de sérieux et d’envie. On n’a pas battu d’équipe de très haut niveau. C’est l’occasion de le faire. »

Pour ce qui concerne les Lensois, le travail n’est pas terminé et il faudra mettre ce soir un coup d’arrêt final aux ambitions des Marseillais de revenir sur eux, si tant est qu’ils battent Brest.

*En référence à une chanson de Carlos, l’expression, qui pourrait passer au premier entendement pour une formule exprimant l’affection portée au petit chien mexicain, se « tirelipimponer le chihuahua » est en réalité l’énonciation joyeuse d’une pratique libidineuse que la décence nous interdit de nommer ici.