Il y a des défaites qu’on assume. D’autres qu’on digère mal. Et puis il y a celle de Roberto De Zerbi à Bollaert, hier soir, qui semble lui être restée en travers de la gorge. Battu 2-1 par un RC Lens solide et solidaire, l’entraîneur marseillais a préféré noyer son amertume dans un bain de statistiques plutôt que de saluer la performance lensoise.
« Je pense que nous avons fait un très bon match, les stats le prouvent. On a manqué de chance. », ou encore « La première fois que Lens entre dans la surface, il y a penalty. »
On connaît la musique : possession de balle à 68 %, passes réussies, contrôle du tempo… et pourtant, zéro point au tableau. Une rengaine bien connue dans le foot moderne : celle qui oublie que dominer n’est pas gagner, surtout quand le camp d’en face affiche des vertus simples mais redoutables : efficacité, engagement, lucidité.
Ce que Roberto De Zerbi oublie un peu vite, c’est que l’OM a marqué sur sa première frappe cadrée. Eux aussi ont été « cliniques », mais sans la suite. Et que si les Lensois ont certes été dominés dans la possession, ils ont été loin d’être inoffensifs. Mieux : ils ont été cohérents. Compact derrière, propres à la relance, et tueurs quand il fallait l’être.
Le coach olympien poursuit pourtant, dans une forme de déni stratégique : « On ne méritait pas de perdre. Lens a bien défendu, mais s’est-il vraiment créé tant d’occasions ? Le but sur corner, était-ce un schéma travaillé ? »
Sous-entendu : Lens aurait eu de la chance. Mieux encore : son but sur corner (détourné dans ses propres filets par Pavard) ne serait qu’un heureux concours de circonstances. Comme si l’art de provoquer l’erreur adverse n’était pas aussi un fruit du travail et de la pression.
Ce que De Zerbi esquive, c’est la défaillance mentale de son groupe. Déjà contre le Sporting à Lisbonne, ses hommes avaient baissé pavillon dès l’expulsion d’Emerson. Rebelote à Bollaert : après l’ouverture du score lensoise, les Olympiens se sont comme désintégrés. Plus de liant, plus de maîtrise, seulement quelques coups d’éclats individuels pour masquer un collectif sans boussole.
Aubameyang, Greenwood et Højbjerg ont sursauté en fin de match… mais ces initiatives avaient des allures de SOS lancé depuis un navire en perdition. Lens, lui, n’a jamais perdu la tête. Il a résisté, géré, et frappé quand il le fallait.
Alors non, Roberto, la victoire lensoise n’est ni imméritée, ni chanceuse. Elle est juste symptomatique d’un groupe qui sait ce qu’il veut, là où le vôtre semble encore chercher sa colonne vertébrale…
- Que nous aimons le petit sourire malicieux de Pierre Sage vers Roberto De Zerbi au moment de l’accolade à l’issue de la rencontre 🙂
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