Après cinq matchs passés à tâtonner, Pierre Sage a enfin trouvé son chef-d’œuvre sur le banc lensois. Samedi soir, dans un Bollaert incandescent, le RC Lens a surclassé le LOSC (3-0) lors de la 5e journée de Ligue 1 et, surtout, a remis les pendules à l’heure dans un derby que les supporters attendaient depuis trop longtemps.
Car oui, il faut le dire : après trois saisons de frustration, trois ans et demi sans goûter au parfum de la victoire face au voisin honni, les Sang et Or ont brisé la malédiction avec fracas. Et comme pour mieux savourer l’instant, ils l’ont fait avec autorité, maîtrise et ce supplément d’âme qui fait des derbys des matches pas comme les autres.
Face à eux, Lille arrivait fort de ses deux déplacements débridés (3-3 à Brest et un improbable 7-1 à Lorient) et de son statut d’invaincu. Mais hier, les Dogues n’ont pas seulement perdu, ils ont pris une leçon. Au Nord, c’était les corons, et les Lillois en sont sortis… marrons.
La bataille a été rude, intense, parfois rugueuse, mais toujours maîtrisée par un RC Lens discipliné, conquérant et terriblement efficace. Les hommes de Pierre Sage ont mené une véritable guerre de tranchées, sans jamais se laisser marcher dessus, et chaque duel gagné sonnait comme une claque supplémentaire envoyée au rival régional.
Les buts de Saïd, Thauvin et Fofana sont venus ponctuer une soirée à sens unique. Trois réalisations qui illustrent parfaitement le contraste de la soirée : un Lens collectif, précis et appliqué, face à un Lille brouillon, amorphe et rapidement résigné.
Ce succès ne vaut pas seulement trois points. Il a le parfum d’un symbole, celui d’un Racing qui tourne une page douloureuse et rappelle qu’au Nord, il n’y a pas de fatalité. Les Lensois grimpent provisoirement à la quatrième place avec neuf points, juste derrière leur victime du soir, qui stagne à dix unités et repart avec une première défaite bien amère.
Hier, plus qu’un derby, c’était un acte de foi sang et or, un cri du cœur repris par tout Bollaert. Et pour une fois, ce sont les Dogues qui rentrent la queue entre les pattes.
Nous avons aimé :
– L’ambiance de Bollaert-Delelis et les tifos déployés par les supporters Lensois.
– Together, Let’s smash these dogs ! Voilà, ça c’est fait.
– La grosse intensité, l’abattage physique, le RC Lens qu’on aime.
– Les arrêts décisifs de Robin Risser en début de rencontre qui ont permis aux joueurs de rester dans leur match.
– Le match exceptionnel de Wesley Saïd, auteur malgré lui du premier but, mais dans tous les bons coups offensifs.
– Florian Thauvin, qui a choisi de marquer face au kop Lillois. Une belle claque aux petites mauvaises odeurs.
– Que le RC Lens soit le premier tombeur des Lillois cette saison.
– Le second but de la saison de Rayan Fofana, le jeune attaquant Lensois confirme tout le bien que l’on pense de lui, malgré quelques gestes maladroits.
– La prestation XXL de Malang Sarr, énorme, qui a certainement fait taire tous ses détracteurs hier soir.
– Que Samson Baidoo éteigne Olivier Giroud.
– La débauche d’énergie et de courage de Mamadou Sangaré au milieu de terrain.
– La bonne entrée en jeu de Saud Abdulhamid au poste de piston droit.
– Nous rappeler la petite phrase de Pierre Sage avant la rencontre : « Le football n’a pas de mémoire. »
– Que Bruno Genesio, qui avait un peu snobé Pierre Sage en avant match, en disant qu’il ne le connaissait pas bien, ait appris à le connaitre hier soir.
– Les applaudissements de Bollaert à la sortie d’Olivier Giroud.
Nous n’avons pas aimé :
– Finalement, pas grand chose hormis les 20 premières minutes où les Lensois ont été bousculés, mais sauvés par quelques interventions décisives de Robin Risser.
– Le loupé de Rayan Fofana en première période face au portier Lillois et sa frappe complètement dévissée.
– Les supporters Lillois qui ont sifflé les Corons au retour des vestiaires.
– Le loupé de Morgan Guilavogui quelques minutes après son entrée sur le terrain face au portier Lillois.
– Le fait que les caméras de Ligue1+ ne s’attardent jamais sur les visages des supporters du parcage lillois.
– Que les commentateurs de Ligue1+ se soient aussi longuement attardés sur des possibles erreurs d’arbitrage, qui n’en étaient pas.
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