Quand son nom a été sérieusement évoqué pour pallier le remplacement de Franck Haise, parti à Nice, on pouvait s’attendre à un changement radical au niveau de la communication, notamment en conférence de presse où les sorties médiatiques de l’ancien coach manquaient de spontanéité.

Analyste vidéo à 22 ans, adjoint à 24 ans puis entraîneur intérimaire à 25 ans, tout est allé très vite pour celui qui pourrait faire sensation avec le RC Lens. Will Still, à Reims, s’était donné l’image d’un coach sans filtre, capable de punchlines redoutables. Personnalité rafraîchissante, à l’aise face aux caméras, Will Still était blagueur avec la presse et ses joueurs. Sa communication tranchait avec celle de ses homologues, plutôt discrets sur leur façon de fonctionner.
Mais l’aventure à Reims s’est finalement achevée brutalement sur fond de mauvais résultats et de maladresses de communication, alors qu’il restait encore trois matchs de championnat à disputer.

Mais ça, c’était avant. Ses premières sorties médiatiques avec le RC Lens ont montré un personnage qui cherchait à mieux contrôler son image publique. Il évite désormais les sujets personnels controversés, privilégie les entrevues avec des médias réputés et son langage est devenu beaucoup plus policé.

Interrogé par Nathan Gourdol de l’Equipe, le coach du Rc Lens a confirmé ce changement radical dans sa manière de communiquer. “Le Will est toujours le même, je dis juste que je fais plus attention aux mots que j’utilise.” précise le technicien belge. “J’en avais un peu marre qu’on fasse une fixation sur chaque formule, chaque comportement. Ce n’est pas le club qui m’a demandé ça, Lens voulait Will et Will voulait Lens, et Will voulait progresser. Lens m’a dit ”OK, on veut que tu deviennes un entraîneur qui marque l’histoire du club, on va t’aider”.

Les conférences de presse de Will Still sont donc maintenant plus conformes à la norme imposée par le football professionnel. “j’ai compris qu’il fallait adapter mon langage, sinon c’est systématiquement sorti de son contexte, ça devient disproportionné par rapport à ce que tu as vraiment dit.” a reconnu le coach. On pourrait regretter le manque de spontanéité, mais l’important n’est-il pas qu’il continue de faire progresser le club ? Le fond importe plus que la forme.