Il y a une décennie, le RC Lens a flirté avec la démesure. En 2013, les Sang et Or passaient sous pavillon azéri avec à leur tête un homme d’affaires fantasque, Hafiz Mammadov. Officiellement propriétaire du club, l’ambitieux magnat promettait monts, merveilles… et Zlatan Ibrahimovic. Rien que ça.
Dans un accès de mégalomanie assumée, Mammadov n’avait pas hésité à lâcher devant la presse : « Le RC Lens sera le plus grand club du monde. Ibrahimovic ou Falcao ? S’il le faut, on fera venir des stars. » Une déclaration aussi déconnectée que la suite de son mandat.
Recruté par le PSG en 2012, Ibrahimovic dominait alors la Ligue 1 à coups de volées, d’arrogance et de punchlines. Mais du côté de Bollaert, ce n’est pas le géant suédois que les supporters ont vu débarquer… c’est le néant. Mammadov a rapidement disparu des radars, comme ses millions. Gervais Martel, alors président historique du club, se souvient de cette période rocambolesque avec des sueurs froides :
« Après avoir respecté ses premiers engagements, Mammadov a eu des problèmes personnels. C’est un pays un peu spécial… Je ne maîtrisais rien. Je faisais ce que je pouvais pour informer les supporters, mais je n’avais pas toutes les infos. Aujourd’hui je les ai, mais je préfère me taire. » raconte l’ancien président au JDD.
L’homme fort de la Gaillette ne mâche pas ses mots : « Ça a été une période terrible, l’une des plus compliquées de ma vie. Je ne dormais plus beaucoup. » Finalement, il n’y a pas eu de Zlatan à Lens. Pas de Falcao non plus. Juste des promesses envolées, des finances dans le rouge, et un club à reconstruire après le passage éclair d’un oligarque venu d’ailleurs. À défaut d’avoir « Zlatané » la Ligue 1, le RC Lens a surtout appris à se méfier des mirages dorés venus des contrées lointaines.
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