Lors de son retour en Ligue 1, l’été 2020, le RC Lens avait surpris avec la mise en place d’une défense à trois, système de jeu que Franck Haise avait déjà utilisé avec la réserve.
Mais le week-end dernier, on a pu constater que seules deux rencontres de Ligue 1 ne permettaient pas d’observer une équipe aligner trois défenseurs centraux. Plus qu’une mode, c’est un véritable changement tactique qui est opéré par une majorité de coachs, français et européens.
La défense à trois est une histoire vieille comme le monde qui a été remise au goût du jour par quelques entraîneurs zélés dont fait partie Franck Haise. En 1992, le Barça, entrainé par Johan Cruyff alignait déjà 3 centraux, et remportait la première Ligue des champions de son histoire. L’année d’après, l’OM lui succédait, avec sa légendaire charnière DesaiIIy-Boli-Angloma.
le quotidien Le Parisien résume en quelques lignes les avantages et les inconvénients d’un tel schéma tactique :
Sur les phases offensives, trois joueurs restent donc derrière. Une aubaine pour les entraineurs, qui bénéficient donc souvent d’un surnombre à la relance, avec 3 centraux pour se défaire du pressing de 2 attaquants.
En défense, ce positionnement permet de rassurer par son nombre. Avec le repli défensif des pistons, l’arrière-garde compte alors 5 joueurs. Comme tous choix tactiques dans le football, la défense à 3 présente forcément des faiblesses. La plus évidente est l’obligation d’avoir un profil de joueur précis au poste de piston. S’il n’a pas assez de coffre, et qu’il n’est pas capable de faire les courses nécessaires, alors le système ne fonctionnera pas.
Si les espaces sont mal gérés par les pistons, alors des brèches immenses peuvent se former. Chez les centraux, la qualité de relance est quant à elle essentielle pour pouvoir profiter de la supériorité numérique.
Avec les arrivées de Clauss, Frankowski, Machado, le polyvalent Haïdara, Ismaël Boura et maintenant Jimmy Cabot, le RC Lens s’est armé en pistons de manière à pouvoir perdurer dans ce système de jeu, comme le font de plus en plus les grands d’Europe. En France, Reims, Troyes, Nantes, Strasbourg, Lens, Marseille et Paris ont adopté le système. Mais la tendance se confirme également dans toute l’Europe.
Dimanche dernier, le choc explosif entre Chelsea et Tottenham opposait deux dispositifs de la sorte. Pour ne citer que ce club, l’Atletico Madrid s’y est mis également cette saison.
Le règne de la défense à 3, c’est certainement pour demain. A Lens, cela devient déjà de l’histoire ancienne.