Trois matchs, trois victoires. Après avoir croqué Lille et le PFC, le RC Lens a confirmé sa montée en puissance en venant à bout de l’Olympique de Marseille (2-1), dans un Bollaert à l’électricité palpable. Une série qui propulse les Sang et Or à une inattendue, mais méritée deuxième place, juste derrière le Paris Saint-Germain. Pourtant, pas de triomphalisme dans la voix de Pierre Sage. Le technicien artésien, fidèle à sa ligne de conduite, préfère la lucidité à l’euphorie.
Derrière ce succès, il pointe d’abord les nombreuses embûches rencontrées durant la rencontre. Marseille, reconnaît-il, « nous a posé beaucoup de problèmes tactiques au cours de cette rencontre, notamment avec les deux positions qu’ils mettaient autour de nos milieux récupérateurs. » C’est d’ailleurs sur cette faille que les Olympiens ont trouvé l’ouverture du score. Il a fallu du temps pour corriger le déséquilibre, mais une fois l’ajustement tactique effectué, l’OM a peiné à approcher la surface lensoise avec le même tranchant. « Forcément on a été beaucoup moins en danger, et on a aussi été un peu mieux dans l’exploitation des récupérations, parce qu’en première mi-temps on a beaucoup rendu le ballon, et je pense qu’on l’a un peu mieux exploité, notamment en fin de match. » a reconnu le coach.
Ce basculement dans la maîtrise a aussi été émotionnel. Après une première période où ses joueurs ont trop souvent rendu le ballon, Pierre Sage a vu son équipe mieux exploiter ses phases de récupération en seconde période. Cette progression dans la gestion des temps faibles a permis de vivre une seconde mi-temps plus équilibrée, moins fébrile, même si, sur le plan offensif, il admet que les Marseillais ont gardé une certaine supériorité. Mais avec un avantage au score, il assume ce repli stratégique.
Une fois encore, le salut est venu sur coups de pied arrêtés, arme de destruction massive version lensoise. Neuf des quatorze buts inscrits cette saison sont venus de là. Sage s’en amuse, sans pour autant minimiser l’importance du travail accompli en coulisses. Le spécialiste maison des CPA, Pierre Capitaine, glisse-t-il avec un sourire, est « aux anges », et tant qu’il le restera, le staff tout entier continuera de savourer.
Mais si cette victoire a des allures de démonstration collective, son entraîneur garde les pieds sur terre. Il y voit surtout une étape dans un processus qui réclame constance et confirmation. Ce soir, Lens est deuxième. Mais la vérité, tranche Sage, se jouera à Metz, dès la prochaine journée. C’est là que son équipe devra valider tout ce qui a été bien fait face à l’OM, pour s’autoriser à rêver un peu plus grand.
L’ambition, elle, n’est plus un gros mot. Elle s’assume. « L’appétit vient en mangeant », glisse-t-il comme un mantra. Et dans cette Ligue 1 où peu d’équipes affichent une telle régularité, Lens n’a plus à cacher ses prétentions. Les 35 points restent le seuil symbolique de la sérénité, celui à partir duquel il sera enfin temps de parler, peut-être, d’Europe.
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