Présentée comme un début encourageant, la dynamique autour de la chaîne Ligue 1+ pourrait, à y regarder de plus près, reposer sur des fondations moins solides qu’il n’y paraît.
Lors du dernier conseil d’administration de la LFP, Nicolas de Tavernost, directeur général de LFP Média, a annoncé fièrement que plus d’un million de personnes s’étaient abonnées à la plateforme, avec un taux d’engagement affiché à 72 %. Mieux encore : le Classique OM–PSG aurait attiré jusqu’à 1,4 million de spectateurs en pic.
Mais derrière ces chiffres, flatteurs en apparence, une réalité plus nuancée se dessine. Car la majorité des abonnements actuels à Ligue 1+ ne provient pas d’une adhésion directe au service… mais de DAZN. L’ancien diffuseur principal de la Ligue 1 reste aujourd’hui le principal vecteur d’abonnement à la nouvelle offre.
Problème : le partenariat avec DAZN est temporaire. Beaucoup de clients ont souscrit via la plateforme britannique en profitant d’offres promotionnelles valables jusqu’en décembre prochain. Et rien ne garantit qu’ils poursuivront leur engagement au-delà.
Entre 600 000 et 700 000 abonnés seraient ainsi issus de DAZN, soit plus de la moitié du volume total communiqué. Si une majorité d’entre eux décide de ne pas renouveler leur contrat en janvier, la courbe pourrait brusquement redescendre, faisant s’évaporer l’illusion d’un démarrage triomphal.
Pour la LFP, le véritable test commencera donc en 2025 : lorsque les chiffres d’abonnés dépendront exclusivement de l’attractivité de la chaîne Ligue 1+ elle-même, sans adossement à un acteur tiers. Ce n’est qu’à ce moment-là que les clubs pourront réellement mesurer l’impact financier de ce nouvel outil, censé sécuriser une partie des revenus télévisés dans un paysage audiovisuel de plus en plus fragmenté.
En somme, derrière la vitrine des « bons chiffres », l’interrogation demeure : combien de ces abonnés sont vraiment là pour rester, d’autant plus que les mesures pour contrer l’IPTV illégale ne sont, pour l’instant, que des coups d’épée dans l’eau ?
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