Dans un entretien exclusif accordé à La Voix Des Sports, Joseph Oughourlian, le président du RC Lens et actionnaire majoritaire, alerte sur les difficultés financières du Racing et la crise qui touche tout le football français.
Le président se montre prudent et ne veut pas brûler les étapes. Dans l’état actuel des finances du club, le seul objectif raisonnable reste le maintien en Ligue 1
“Il faut qu’on redevienne un pensionnaire stable de la L1, en maintenant le club à niveau. Pour se stabiliser en L1, nous sommes armés. Pour aller plus loin, faire plus, accrocher l’Europe, c’est compliqué. Il y a beaucoup de compétitions et des clubs très armés. Le mercato de certains clubs m’a d’ailleurs étonné compte tenu de la morosité du contexte financier et économique. Nous, on reste dans notre voie, et on va se battre pour stabiliser ce club.”
La situation financière du club semble compliquée et le président évoque le sujet sans langue de bois, il va falloir que soient trouvées des solutions pour pérenniser les finances du club :
“Oui, j’ai encore remis au pot en cours d’année, en début de saison (70 millions d’euros au total). Ce sont des efforts qui maintenant sont considérables. Je suis attaché au club, ce n’est pas en pleine tempête qu’on abandonne le navire. Il faut, au contraire, montrer une certaine résilience. En revanche, pour notre club, comme pour la plupart des clubs de L1, il va falloir réinventer le modèle économique. Avec le niveau des droits télé, un déséquilibre économique apparaît pour l’immense majorité d’entre nous, à part peut-être pour deux ou trois clubs, qui sont dans une autre sphère.
On a déjà dépassé la limite que je m’étais fixée !”
Le président évoque des pistes pour réduire la charge financière qui pèse sur le club :
“Il faut trouver une solution quelque part pour réduire le coût d’un stade qui n’est pas le nôtre et les coûts de notre centre de formation, auquel on est très attaché mais qui nous coûte beaucoup d’argent. Il faut trouver un moyen de financer ces infrastructures en dehors du seul bilan du club et donc de l’actionnaire.”
Pour finir, Joseph Oughourlian est prêt à ouvrir le capital du club si cela s’avère nécessaire :
“Ouvrir le capital, c’est quelque chose qu’on envisage et qui est tout à fait faisable en effet. Un partenaire ou un actionnaire qui regarde l’écosystème du football français verra que le club est très sain et a de bonnes perspectives parce qu’il revient en L1. Si on pérennise le club à ce niveau, les perspectives de développement sont réelles, le potentiel est très important. J’ai quasiment 100 % du club aujourd’hui, mais je ne suis pas attaché à son contrôle total. Si un partenaire souhaitait s’inscrire dans un projet longue durée à nos côtés, je serais très ouvert.”
En interne, il faut également s’attendre à des mouvements :
“Il faut qu’on fasse nos réformes, que nous, avant d’aller demander de l’aide à l’État, à nos partenaires, aux autorités locales, on mette de l’ordre dans notre maison et qu’on fasse les réformes qui s’imposent avant toute chose et le plus vite possible.”