La rencontre Metz – Lens, censée être un duel des extrêmes en Ligue 1, a viré au triste théâtre d’incidents en tribunes, éclipsant presque le football lui-même. Sur la pelouse, le spectacle était déjà peu emballant, mais en tribunes, c’est un tout autre scénario qui s’est joué, et pas un des plus reluisants.
Dès la 27e minute, le match a été interrompu une première fois. Des supporters messins de la tribune Est ont quitté leurs sièges pour se rapprocher du parcage lensois, visiblement animés de mauvaises intentions. Jets de projectiles, invectives, puis slogans haineux ont fusé. « Tuez les » et « Lensois, Lensois, on t’encule » ont alors résonné dans le stade. L’arbitre, M. Kherradji, a immédiatement stoppé le jeu, réunissant les capitaines pour calmer les esprits. Le speaker du stade a tenté, en vain, de ramener l’ordre.
À peine la partie relancée, une nouvelle interruption a eu lieu peu avant la mi-temps. Cette fois, ce sont les forces de l’ordre qui, pour disperser une agitation dans les gradins, ont fait usage de gaz lacrymogène. Plusieurs joueurs ont été gênés par les émanations, dont le capitaine messin Gauthier Hein, contraint de s’éloigner. Le jeu a été interrompu quelques minutes supplémentaires, pendant que les joueurs reprenaient leurs esprits… et leur souffle.
La seconde période aurait pu se dérouler dans un calme retrouvé. Mais à la 70e minute, rebelote : des chants insultants, provenant du parcage lensois et d’une partie des Ultras messins, ont forcé une troisième pause. Robin Risser et Adrien Thomasson se sont rendus auprès de leurs supporters pour appeler au calme. Une scène qui résume tristement cette soirée tendue et dégradée.
Interrogé à l’issue de la rencontre, Pierre Sage ne masquait pas son écœurement : « J’ai trouvé cette ambiance atroce, et elle est à l’image de notre match. » Même son de cloche chez Jonathan Gradit : « Ça coupe le rythme, l’intensité qu’on veut mettre, ça ne joue pas pour nous, c’est frustrant. »
À l’heure où la Ligue de Football Professionnel clame haut et fort vouloir éradiquer les violences et les débordements, ce Metz-Lens fait tache. Une soirée où le football a été relégué au second plan, dans un climat devenu irrespirable.
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