Quand retournerons-nous à Bollaert ?

C’est la question existentielle qui hante l’esprit de tous les supporters Sang et Or depuis que l’annonce de la reprise des championnats est fixée à août prochain.

Le journal l’Equipe fait d’ailleurs de cette question la une de son édition du jour car il n’y a pas qu’à Lens que l’envie de retrouver l’ambiance si particulière des stades se fait sentir.
Il y a l’envie, mais également la raison et beaucoup se disent que tant qu’un vaccin n’a pas été trouvé où que cette « saloperie » n’a pas quitté la planète par quelques moyens, ce serait faire preuve d’inconscience que de se retrouver dans un kop, serrés comme des sardines.
Sauf à interdire les contacts après chaque but ou action chaude, il est effectivement impossible de respecter les gestes barrières et notamment la distanciation. Les supporters supporteront-ils le port du masque durant les deux heures de présence au stade si cette mesure était rendue obligatoire ?

Les matchs à la télé

Beaucoup pense que jouer un match à huis clos ne sert à rien, hormis valider un résultat. Cela n’arrange ni le club financièrement, ni les supporters et c’est un gros désavantage pour nos joueurs de ne pas être soutenus.
Télévisuellement parlant, c’est même une catastrophe. Pour avoir regardé quelques matchs joués à huis clos de la Bundesliga sur les chaînes de BeIn Sports, nous pouvons confirmer le caractère indigeste. Si par malheur le spectacle sportif n’est pas à la hauteur, l’ennui et l’endormissement vous guettent après quelques minutes de jeu et vous lâchez l’affaire…

En attente d’un vaccin

En France, l’État a décrété, le 28 avril, l’interdiction de tous les événements avec plus de 5 000 personnes jusqu’en septembre. S’il devait y avoir des matchs en août, ceux là se joueraient forcément à huis clos. Mais ensuite ?
En l’absence de vaccination, le retour en masse du public dans les enceintes sportives semble très aléatoire. Or les scientifiques n’en prévoient pas la mise au point et la large diffusion avant, au mieux, le début de l’année 2021, au pire courant de l’année 2021. L’arrivée sur le marché d’un vaccin semble en effet constituer la condition sine qua non au retour du public dans les stades dans des conditions « normales ».
L’hypothèse d’une saison 2020-2021 sans vaccin et donc sans retour en masse dans les enceintes sportives ne relève donc pas de la science-fiction catastrophiste mais d’une perspective hélas réaliste.

Les supporters veulent retourner au stade

De très nombreux supporters refusent catégoriquement le huis clos. 400 groupes d’ultras de 150 clubs européens ont déjà publié, cette semaine un manifeste contre la reprise des matches s’ils doivent être joués sans public.
Une solution intermédiaire serait déjà envisagée au ministère des sports. Elle verrait une capacité d’accueil restreinte des spectateurs, avec filtrage, respect de la distanciation physique et masques à l’intérieur du stade pour un nombre maximal de 5000 supporters par rencontre. Comment cela pourra t-il être géré par des clubs, qui comme Lens, comptent plus de 20000 abonnés ?

Selon le journal l’Equipe, pour l’ambiance sonore des matchs joués à huis clos, quatre employés d’une société informatique de Munich ont développé l’application MeinApplaus.de, qui permet aux supporters, en direct de chez eux devant leur télévision, d’applaudir, de lancer des chants, de siffler ou de jubiler sur un but, grâce à quatre boutons, chaque bruit étant répercuté par la sonorisation du stade. Pour l’instant, les responsables de la Bundesliga se dispensent de ce gadget. Devra t-on pourtant en arriver à de telles extrémités pour le retour à la vie d’avant ?

Le foot s’en remettra t-il ?

Leurs budgets prévisionnels des clubs pour la saison prochaine seront présentés à la DNCG à partir de la deuxième quinzaine de juin et intégreront la probable hypothèse de plusieurs mois à huis clos, sans les recettes de billetterie. Le poste moyen billetterie et VIP ne représentait la saison dernière que 16 % des revenus du foot. Financièrement parlant, ce n’est donc pas là que se situerait pour les clubs le problème majeur.
Certaines études mettent en avant le fait que la généralisation des matchs à huis clos créerait une forme de désintérêt du public pour le foot et donc une fuite des sponsors, voire des diffuseurs. Le deuxième effet Kiss Cool pour le football professionnel qui ne s’en remettrait pas.