À l’occasion du déplacement du RC Lens sur la pelouse de l’Olympique Lyonnais, le journal L’Équipe ravive ce matin le souvenir d’un épisode douloureux de l’histoire des Sang et Or : le fameux match de Gerland du 4 mai 2002. Ce jour-là, le Racing, leader durant une grande partie de la saison, laissait filer le titre de champion de France au profit des Gones.
Un choc unique dans l’histoire de la Ligue 1, puisque c’était la première et unique fois que le leader et son dauphin s’affrontaient lors de la dernière journée dans une véritable « finale » pour le titre. Un scénario dramatique dont le football français n’a plus été témoin depuis.
Un titre perdu en pleine ascension
Sur les 33 premières journées de championnat, le RC Lens avait occupé la tête à 28 reprises. Mais l’arrivée de la Coupe d’Afrique des Nations en janvier avait bouleversé les plans du club. Mal anticipée par la direction, cette CAN prive le club de plusieurs joueurs clés : les Sénégalais El Hadji Diouf, Ferdinand Coly, Papa Sarr, Bouba Diop, ainsi que le Malien Coulibaly.
Il faut attendre le 16 février et le retour des internationaux pour que Lens retrouve un semblant de dynamique. Mais le mal est fait : seulement 8 points pris en 5 rencontres, pendant que l’OL enchaîne les victoires. Le titre commence à s’éloigner. El Hadji Diouf reconnaîtra plus tard : « Si on n’était pas partis à la CAN, on aurait été champions », une déclaration pleine de regrets qui résume le sentiment général.
Une soirée cruelle à Gerland
Lors de la 34e et ultime journée, Lens se rend à Lyon avec un point d’avance. Un match nul suffit pour décrocher le titre. Mais après seulement 14 minutes, les Sang et Or sont déjà menés 2-0. Jacek Bąk, ancien Lyonnais recruté en janvier, réduit l’écart malgré un accord oral supposé l’empêcher de jouer ce match.
C’est finalement le traître Pierre Laigle, ancien joueur lensois formé à la Tassette, qui enterre les derniers espoirs lensois en inscrivant le but du 3-1. L’OL devient champion de France pour la première fois de son histoire, amorçant une hégémonie de sept titres consécutifs.
23 ans plus tard, l’heure de la revanche ?
Si peu d’acteurs de l’époque sont encore présents au club, cette blessure reste vive dans la mémoire collective des supporters lensois. Et ce dimanche, 23 ans plus tard, même si l’enjeu est différent, il serait intéressant de laver l’affront, en privant l’OL d’une Ligue des Champions comme ils nous avaient privés du titre à l’époque.
Lyon – Lens : 3-1
OL : G.Coupet, J.Bréchet, J.Chanelet, C.Caçapa, P.Müller, D.Linarès, P.Laigle, P.Violeau, Juninho (E.Carrière 65e), S.Govou (C.Delmotte 81e), S.Anderson (F.Laville 90e)
RC Lens : G.Warmuz, J.Bak (C.Coridon 46e), A.Coulibaly (D.Traoré 60e), F.Coly, J.Wallemme, V.Ismaël, S.Pédron, A.Sibierski, J.Blanchard, D.Moreira, E.Diouf
Buts :
Lyon – S.Govou (8e), P.Violeau (15e), P.Laigle (52e).
Lens – J.Bak (26e).
Arbitre : G.Veissière