On a longtemps cru que le RC Lens avait sacrifié sa saison en vidant son vestiaire de plusieurs cadres majeurs cet hiver. Un acte perçu comme une abdication pure et simple sur le plan sportif, tant les conséquences se sont fait sentir. Mais avec le recul, ce qui ressemblait à une hémorragie pourrait bien s’apparenter à un acte de survie stratégique.
Selon L’Équipe, Jean-Marc Mickeler, président de la DNCG, s’est présenté lundi devant le bureau de la LFP avec un message clair : les clubs ne doivent plus intégrer les droits télé dans leurs prévisions budgétaires pour la saison prochaine. Un coup de tonnerre dans un ciel déjà bien chargé. La consigne, aussi brutale que réaliste, s’est rapidement répandue parmi les dirigeants du football français, provoquant une vague d’inquiétude.
Et pour ceux qui croyaient que les difficultés venaient uniquement de la baisse des droits télé : raté. Même avec 200 millions d’euros de plus, selon Mickeler, le football français resterait au bord du gouffre. Le vrai problème est ailleurs : structurel. Trop de clubs bâtissent des budgets sur du vent – des droits TV hypothétiques et des ventes de joueurs incertaines.
Dans ce contexte, la DNCG exigera des garanties très concrètes : les actionnaires devront montrer patte blanche, et plusieurs clubs seront contraints de réduire la voilure dès le mois de juin. Les grandes lessives estivales sont en route.
Ironie de l’histoire : le RC Lens, en se séparant de ses bijoux de famille cet hiver, a sans doute évité le couperet. Grâce à cette politique drastique, le club devrait passer l’examen de la DNCG sans encombre. Ce que beaucoup ont vu comme un renoncement était peut-être une manœuvre lucide, voire visionnaire, de Joseph Oughourlian.
Quant au prochain mercato, il s’annonce agité. Entre exode massif de talents et clubs en détresse, les bons coups seront à guetter du côté des soldes de la Ligue 1. Encore faut-il avoir les reins solides pour acheter… et une direction sportive capable de renifler les bons coups …