Déjà privés de recettes de billetterie depuis le début de la saison, abandonnés par certains sponsors, les clubs attendaient avec impatience les premiers versements des droits télévisés qu’ils les maintiennent à flot.
La bombe qui vient d’éclater avec Mediapro fait l’effet d’un tsunami dans le monde du football. Le boss de Téléfoot a confirmé hier au journal l’Equipe que sa société ne pouvait pas honorer le second paiement, qui était prévu début octobre, et réclame une renégociation des montants, compte tenu de la situation Covid.
L’échéancier prévoyait six versements annuels, tous les deux mois : le 5 août (17 %), le 5 octobre (17 %), le 5 décembre (16 %), le 5 février (17 %), le 5 avril (17 %) et le 5 juin (16 %). Médiapro a réglé le premier mais a suspendu le second.
Les clubs sont dans la mouise, mais la LFP aussi. Si elle accepte de négocier, elle s’expose à de sérieux problèmes juridiques. Les droits acquis par Mediapro l’ont été par le biais d’un appel d’offres très encadré. Si la LFP accepte de revoir la baisse les montants promis par le diffuseur sino-espagnol, les « perdants » de la consultation ne manqueront sans doute pas de contester devant les tribunaux un « petit arrangement » qui serait conclu dans leur dos.
La ministre déléguée aux Sports, Roxana Maracineanu, a fait part de son indignation mais l’état n’ira pas plus loin, ceci étant une affaire privée où chaque partie a pris ses responsabilités. Pourtant, 2.5% de la manne des droits télé revient au foot amateur …
Pas de réaction pour le moment du côté du RC Lens, la LFP ayant demandé aux clubs de ne pas s’épancher sur le sujet pour éviter la cacophonie.
Mediapro, la société sino-espagnole, déjà en conflit avec la Ligue italienne, en raison de son endettement important et de son manque de réserve de trésorerie, fait peur au monde du football. Mais le monde du football est également à blâmer, mettre la barre toujours plus haut pour obtenir des meilleurs revenus conduit parfois dans le mur, et en l’occurrence, il semble que ce soit le cas…