La saison du RC Lens ne fut pas un long fleuve tranquille

Le RC Lens n’a pas quitté le podium de Ligue 2 durant la saison écourtée par l’arrivée de la pandémie. Il est donc plus que normal que les Sang et Or accèdent au niveau supérieur, même si l’on peut regretter que le championnat ne puisse se jouer à 22, ce qui aurait peut être permis à Toulouse et Amiens de se maintenir dans l’élite.

Quoi qu’il en soit et malgré la conclusion heureuse, la saison du RC Lens ne fut pas un long fleuve tranquille. Chose surprenante, voire inédite, le club, avec une belle constance dans les résultats, a changé de coach en février. On ne saura donc jamais si l’issue eut pu être différente en cas de maintien de Philippe Montanier.

Fin de saison 2018-2019

Ce que l’on sait, par contre, c’est que Joseph Oughourlian, l’actionnaire majoritaire du Racing, n’a jamais accepté que les Sang et Or trébuchent pour la montée en fin de saison 2019 alors que selon lui, l’équipe avait toutes les cartes en main pour réussir ce pari. Au delà même du déroulement de la saison, le boss avait reproché à Philippe Montanier de ne pas avoir fait le nécessaire pour assurer la victoire lors du barrage aller face à Dijon (1-1). Il avait également critiqué le coaching lors du retour (3-1) avec notamment le changement de Jean-Ricner Bellegarde à la pause.

Début de saison 2019-2020

Sur ces bases là, Oughourlian estimait que Montanier avait joué tous ses jokers. En dépit d’un encourageant début de saison, les esprits s’échauffent lors de la fin du mercato estival. Montanier accepte mal les départs de Yannick Gomis et Mounir Chouiar alors que des lacunes offensives se font sentir. Premier effet kiss cool…

Malgré cela, les prestations des Sang et Or sont de qualité jusqu’à la trêve hivernale et on se prend à rêver quand Lens est leader à l’issue des matchs allers. Sauf peut être Joseph Oughourlian qui n’a pas oublié la fin de saison 2018-2019…

Plus dur sera la chute

Le début d’année 2020 est plus compliqué. Lens est à la peine et subit également des erreurs d’arbitrage qui privent l’équipe de points précieux. Les reproches commencent à fuser à l’endroit de Montanier à qui on reproche ses schémas tactiques « prévisibles ».
Dans la presse, Guillaume Gillet et Yannick Cahusac se font même l’écho d’une forme de lassitude du groupe. C’est ensuite au tour du vestiaire d’être fragilisé par l’anecdote du capitanat. Gillet a porté le brassard de capitaine pendant les quatre mois d’absence de Steven Fortes, blessé au ménisque. Le retour du défenseur dans le groupe et le choix de Montanier de lui redonner d’emblée le brassard coupe le vestiaire en deux.

Changement de coach

Le mal être des lensois se ressent indéniablement au niveau des résultats. Lens coule à Châteauroux et certains cadres comme Michelin et Fortes sont montrés du doigt pour leur attitude sur le terrain. Pour la réception de Caen le 22 février, les Sang et Or sont en soins palliatifs, rien ne va plus, Montanier n’en fait qu’à sa tête en maintenant Fortes au détriment de Jonathan Gradit que beaucoup espéraient voir jouer.
Et les deux premiers buts caennais interviennent dans la zone de Steven Fortes… Après cette déroute, la messe était dite, Joseph Oughourlian avait pris sa décision. Quand Montanier est revenu à la Gaillette 3 jours plus tard, c’était pour se faire notifier son éviction.

En deux saisons à la tête du RC Lens, et 77 rencontres toutes compétitions confondues, il laisse un bilan de 47 % de victoires (36 succès, 21 nuls, 20 défaites) et une équipe en course pour la montée.

Question existentielle

Est-ce Franck Haise, son remplaçant, qui grâce à ses deux victoires sur deux matchs (Paris FC (2-0) et US Orléans (1-0)), aura permis à Lens de goûter à nouveau à la Ligue 1? Lens aurait-il gagné ces matchs avec Montanier à sa tête ? On ne le saura jamais.
Ce que l’on a pu constater c’est que le nouveau technicien du Racing n’avait pas provoqué un big bang, que ce soit en termes de tactique ou de choix d’hommes. Face à Orléans, c’est petitement et grâce à un penalty que Lens à empoché les 3 points qui le propulse vers la Ligue 1.