Franck Haise, un coach inspirant qui s’est beaucoup inspiré

Depuis sa nomination à la tête du staff du RC Lens en février 2020, Franck Haise réalise des prouesses. Prolongé à deux reprises par les dirigeants Lensois avant d’être promu manager général en octobre 2022, avec un contrat le liant au club jusqu’en juin 2027, le coach Lensois est aujourd’hui un des entraîneurs français qui sera le plus courtisé lors des saisons à venir.

Pour en arriver là, Franck Haise a avoué s’être inspiré de tous les entraîneurs qu’il a côtoyés durant sa carrière, mais aussi ceux qui lui ont appris le métier de coach à ses débuts comme lorsqu’il a passé ses diplômes. Pour le journal L’Équipe, Franck Haise fait un tour d’horizon des coachs qui l’ont marqué en n’oubliant pas son père, Fabien Haise, qui lui a donné l’amour du foot :

Daniel Zorzetto « Il était entraînant, il nous donnait envie » : Mon formateur au centre de formation et mon entraîneur en pro (1990-1994 à Rouen). Il savait que j’avais cette fibre d’éducateur, cette volonté d’entraîner. Il était entraînant, dans le sens où l’on a envie de faire les choses ensemble parce que le coach montre un chemin. C’est avec lui que j’ai commencé à faire des séances plus élaborées, avec beaucoup de jeux, une notion de plaisir.

Arnaud Dos Santos « Mon premier entraîneur pro, il était seul » : C’est le premier entraîneur qui m’a fait jouer en pro, à 17 ans et demi, à Rouen en 1988-1989. Quand je l’observais, je me disais quand même que ce n’était pas simple, parce qu’au-delà de la construction de la séance, de son animation, de la recherche des petits signaux faibles à droite, à gauche, il n’avait personne sur qui s’appuyer pour l’amener à se poser d’autres questions ou échanger.

Francis Gillot « Mon tuteur, avec beaucoup de bienveillance » : Francis (responsable de la formation des cadres à la DTN) était mon tuteur pour le BEPF (2019-2020), avec bienveillance, surtout pas donneur de leçon. C’était toujours un plaisir d’échanger avec lui sur ses expériences. J’ai obtenu mon BEPF à 49 ans, j’avais passé mes premiers diplômes à 18 ans. Une boucle était bouclée. J’étais content d’avoir fait tout le parcours et j’étais à la tête d’une équipe pro.

Régis Le Bris « Il est capable d’avoir beaucoup d’idées » : On avait travaillé ensemble six ans au Stade Rennais (2006-2012), et il est venu me chercher à l’US Changé un an après avoir pris la tête du centre de formation de Lorient. Avec Régis, c’est une inspiration mutuelle, il est capable d’avoir beaucoup d’idées en même temps, de les structurer et de les mettre en place avec une vraie vision.

Claude Fauquet « Il amène à se poser des questions » : J’ai eu la chance de côtoyer Claude (ancien DTN de la natation française) à Lorient, où il travaille avec Régis Le Bris. Il amène à se poser des questions sur l’organisation, les hommes, le sens et la place de la compétition : Est-ce que le joueur naît champion ? Quel type d’accompagnement pour qu’il puisse s’exprimer totalement, et pour que onze joueurs s’expriment au mieux ?

Patrick Rampillon « La formation, une chance pour moi » : Il est venu me chercher en juin 2006 alors que j’étais entraîneur d’un club de CFA 2, le Stade Mayennais, et m’a proposé d’intégrer l’équipe d’éducateurs du centre de formation du Stade Rennais qu’il dirigeait. Rennes était déjà un club qui s’appuyait sur la formation, ça a été une chance pour moi de travailler avec d’autres éducateurs de qualité – Régis Le Bris, Yannick Menu, Pierre-Emmanuel Bourdeau, Laurent Huard… Grâce à eux et à la qualité des joueurs, ces six belles années m’ont permis d’apprendre plein de choses sur la préformation et la formation.

Arsène Wenger « Une vraie vision, une grande intelligence » : Par son parcours, sa longévité, Arsène Wenger est quelqu’un d’inspirant. Ce qu’il a fait pendant vingt-deux ans à Arsenal est exceptionnel. Au-delà des qualités de l’homme et de l’entraîneur, il faut aussi avoir une vraie vision de ce que va être le club dans trois ans, cinq ans, de ce que vont être les joueurs, une vision sur les transferts… toujours avec une élégance – même si ça lui arrivait de s’énerver comme tous les entraîneurs – et une grande intelligence dans les propos. Il y a quatre entraîneurs (Wenger, Gérard Houllier, Coco Suaudeau et Raynald Denoueix) pour lesquels j’ai beaucoup d’admiration pour ce qu’ils ont fait, ce qu’ils ont dégagé.

Franck Thivillier « L’espoir de prendre une équipe pro un jour » : Franck était le responsable de la formation du BEPF (Brevet d’entraîneur professionnel de football, en 2019-2020), on échangeait beaucoup et il a compté pour accéder à une équipe professionnelle. On avait des entretiens tôt le matin. Un jour de septembre ou octobre, à 6 heures, il m’a interrogé, « Qu’est-ce que tu veux en faire de ce diplôme ?