Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a dénoncé des « violences inacceptables » lors du derby Lille-Lens, s’en servant pour appuyer son discours anti-groupes Ultras.
Or, ces incidents n’ont strictement rien à voir avec le supportérisme. Ils sont la conséquence d’un véritable scandale lié aux fouilles à l’entrée du parcage visiteur. Les supportrices du RC Lens avaient déjà subi une situation similaire au Havre la saison dernière. Dimanche soir, à Lille, l’histoire s’est répétée.
Avant même la fin du match, le ministre de l’Intérieur a pointé du doigt, sur X, des supporters violents, affirmant qu’une vingtaine d’interpellations avaient eu lieu. Pourtant, il a omis de préciser que seules 11 personnes ont été arrêtées, et ce, dès le début des fouilles, pour avoir tenté d’introduire des engins pyrotechniques. Ce qui a suivi n’avait plus rien à voir avec le football ou les Ultras.
Plusieurs supportrices ont témoigné et certaines envisagent de porter plainte contre le personnel de sécurité mandaté par le LOSC. L’une d’elles, citée par La Voix du Nord, raconte : « La stadière a touché mes parties intimes pour vérifier qu’il n’y avait rien de caché à l’intérieur. D’habitude, ils nous touchent la poitrine pour vérifier qu’on ne met rien dans le soutien-gorge, mais là, la stadière a mis sa main entre mes jambes. » D’autres témoignages similaires ont émergé.
Ces agissements ont provoqué la colère des supporters, qui ont ensuite été gazés par les CRS présents au point de contrôle. Le groupe Ultra des Red Tigers s’apprête également à déposer plainte.
Monsieur Retailleau, avant de tweeter des contre-vérités, peut-être devriez-vous vérifier vos informations. On comprend bien votre volonté de discréditer les groupes Ultras, mais en l’occurrence, les supporters du RC Lens n’ont rien à voir avec une quelconque forme de hooliganisme.