Cet anonyme qui a fait de Lens une place forte de la Ligue 1

Franck Haise s’est livré à l’exercice de l’interview pour le numéro d’octobre du magazine Sofoot. Une espèce de “Franck Haise pour les nuls”. Passionnant !

Le coach lensois y aborde plusieurs thèmes :

Ses dernières vacances :
J’ai regardé l’Euro, même si, sur mon lieu de vacances, en Bretagne, je n’avais pas belN, donc je n’ai pu suivre que les matchs diffusés sur les chaines généralistes. L’idée était quand même de déconnecter. J’étais avec ma femme, alors si je m’étais tapé quatre
matchs par jour… J’essaie de ne pas trop ramener le foot à la maison. J’ai fini avec une hernie discale sur le dernier mois de compétition. Le mental s’est accroché jusqu’au soir du 23 mai, mais dans les jours qui ont suivi, ça devenait trop compliqué, donc je suis passé par la case opération.

Franck Haise, cet anonyme
Évidemment, les gens qui suivent le foot de loin se sont interrogés: “C’est qui celui-là?”
J’ai tout connu avec mon parcours: les équipes amateurs, les jeunes, la préformation, la post-formation, le poste d’entraîneur adjoint, de coach intérimaire…
D’autres ont fait des cursus universitaires ou ont un passé de joueur de très haut niveau. Moi, j’ai ce parcours, c’est ma richesse.

Identité de jeu :
On a fait évoluer notre animation au fur et à mesure de l’année, mais on a réussi à montrer quelque chose et je pense que les personnes qui ont regardé Lens la saison dernière ne se sont pas souvent ennuyées. C’est le meilleur des compliments.

Franck Haise a déjà été un entraîneur défensif
Un temps, oui,j’ai été pragmatique, notamment quand j’ai débuté ma carrière d’entraîneur au Stade Mayennais, en octobre 2003. La saison avait déjà commencé, le club était en CFA2, en difficulté: deux nuls, cinq défaites, peu de buts marqués… J’ai donc demandé aux gars d’être costauds défensivement, on a surtout bossé athlétiquement. II faut toujours s’adapter au contexte, parce qu’on ne peut pas totalement aller à son encontre.

La genèse de la défense à trois
Cela a commencé avec la réserve de Lens où, à un moment donné, les résultats n’étaient pas bons malgré un contenu des matchs cohérent. On ne marquait pas assez par rapport nos occasions, on prenait quelques buts un peu bêtes par naïveté, et puis un jour, j’ai testé la défense trois lors d’un match contre Sedan. Nous avons gagné 3-0, alors que nous n’avions remporté qu’une rencontre sur les quatorze précédentes. partout… On l’a aussi testé un jour lorsque Philippe Montanier, qui coachait l’équipe première du Racing, m’a demandé de faire une opposition contre la réserve pour préparer un match contre une défense à trois. On a fait deux fois vingt minutes d’opposition et j’ai vu qu’il y avait bien quelque chose gratter.

Longévité à Lens comme entraîneur
Durer aussi longtemps que Stéphane Moulin ? Pas impossible, mais très dur. II y a forcément une lassitude, à un moment donné. Je ne parle pas seulement de l’usure de l’entraîneur, mais de l’usure de l’environnement, des joueurs… Aujourd’hui, tout le monde veut aller vite, les avis changent du jour au lendemain, tout est vu par le prisme du résultat, et la longévité des coachs s’amenuise.

Le foot et le vin
Un goût, une forme de sensualité, mais aussi une histoire. Quand on commence se plonger dans l’histoire du vin ou à échanger avec des vignerons, c’est exceptionnel. C’est comme le foot, en fait. D’un côté, on voit le résultat, de l’autre, une bouteille. Mais entre les deux, il y a un travail fascinant.

Fierté d’être lensois
Le président l’a rappelé récemment: au départ, on ne sait pas trop ce que veut dire “fier d’être lensois”. Après quelques années ici, on le comprend. Même si je ne suis pas d’ici, je suis très “fier d’être lensois”. Il y a quelque chose qui se passe quand on connait l’histoire d’un club, d’une région, qui plus est quand elle est marquée. Cela passe aussi par les supporters. Tout le monde a été cloîtré pendant des mois et c’est revenu fort.

Ceci n’est qu’un extrait de la très longue interview. Le numéro 190 de Sofoot est disponible en kiosque depuis ce matin.