Joseph Oughourlian, actionnaire principal et président du RC Lens, s’est exprimé dans Le Parisien sur la délicate question de la vente massive des cadres et de la nécessaire réduction des dépenses du club.
N’hésitant pas à critiquer l’ancienne direction, qu’il accuse d’une gestion trop dépensière, il a détaillé les raisons de la situation financière préoccupante du club en décembre :
“On était dans une situation financière compliquée en raison d’un dérapage spectaculaire de notre masse salariale (passée de 19 millions d’euros en 2021-2022 à 41,2 M€ en 2023-2024) et de deux ventes de joueurs (Danso à la Roma et El Aynaoui à Monaco) pour 40 millions cet été qui ont avorté au dernier moment.
On n’aurait pas dû en arriver là, c’est certain. On avait toutes les raisons de mettre de l’argent de côté et des raisons de renforcer les fonds propres du club pour plusieurs années car le foot n’est pas un long fleuve tranquille. C’est dommage d’avoir gâché cette année en C1 en ayant essentiellement passé tous ces gains économiques dans des coûts, c’est-à-dire une partie dans les primes, dans les bonus aux joueurs.”
Face à cette situation, Joseph Oughourlian a actionné plusieurs leviers pour redresser les finances du RC Lens et anticiper sereinement le prochain audit de la DNCG en juin :
“Nous avions calcul en décembre que nous n’avions plus d’argent. Donc on est allé chercher un emprunt auprès d’une banque américaine pour avoir des liquidités. On a également demandé à nos actionnaires minoritaires, qui avaient une dette convertible avec nous, de convertir leurs dettes en actions pour près de 11 millions d’euros. Cela a renforcé nos fonds propres et fait baisser l’endettement du club.
Je suis très reconnaissant à la famille Mulliez et la région de nous avoir aidés. Je savais également depuis juillet dernier que le deal avec DAZN était très fragile.”
La cession de plusieurs cadres (Samba, Danso, Khusanov, Frankowski) et un mercato marqué par des arrivées à moindre coût ont finalement permis de rééquilibrer les finances du club. Si sportivement, cette saignée risque de peser lourd, compromettant l’objectif d’une qualification européenne, l’essentiel est préservé : le RC Lens restera en Ligue 1 la saison prochaine après cette période de transition.