Joseph Oughourlian a probablement sauvé le RC Lens

Joseph Oughourlian a t-il sauvé le RC Lens ?

Après avoir essuyé de vives critiques de la part de ses propres supporters et de certains médias en raison de la vente massive de plusieurs cadres lensois depuis l’été dernier, Joseph Oughourlian a sans doute, une fois de plus, sauvé le RC Lens d’une faillite annoncée.

Sportivement, la pilule est dure à avaler, car au lieu de viser une qualification européenne, les Sang et Or devront probablement se contenter d’une place peu sexy en milieu de tableau. Pour autant, alors que plusieurs clubs de Ligue 1 risquent de connaître de graves difficultés financières la saison prochaine et pourraient même échouer devant la DNCG en juin, le RC Lens semble mieux armé pour affronter ces turbulences à venir. Grâce à ses ventes et à une gestion rigoureuse, le club devrait résister à la nouvelle chute des droits télé, qui menace l’équilibre financier du football français.

Philippe Diallo, président de la FFF, a récemment alerté sur la situation préoccupante dans les colonnes du Figaro, évoquant le risque de voir certains clubs de Ligue 1 et Ligue 2 ne pas terminer la saison ou déposer le bilan cet été : “En Ligue 1 et Ligue 2, nous avons des clubs en grande difficulté, mon rôle est d’essayer d’éviter des défaillances. On n’est pas à l’abri que des clubs s’arrêtent à la fin de la saison, peut-être avant. La situation n’est pas bonne pour la crédibilité de notre football.” Un constat alarmant, mais sans doute très proche de la réalité.

Homme d’affaires expérimenté et visionnaire, Joseph Oughourlian avait anticipé le fiasco DAZN. Dès cet été, il s’était opposé à la cession des droits télé au diffuseur britannique, privilégiant la création d’une chaîne gérée par la LFP, une décision qui aurait pu s’avérer salutaire.

Hier soir, dans l’émission After Foot sur RMC, David Gluzman, banquier spécialisé en financement structuré et expert du business du football, a tenu des propos élogieux à l’égard du président du RC Lens : “Oughourlian est un visionnaire. Il avait tout vu avant les autres. En excellent gestionnaire et activiste qu’il est, il a viré son ancienne direction, et décidé de procéder à une cure d’austérité qui a été très mal accueillie. Il a procédé à un virage à 180°, vendu plus de 100 millions d’actifs qui a affaibli son effectif et rebasculé sur une stratégie de création de valeur avec des joueurs à bas coût. “
Selon lui, les supporters lensois peuvent s’estimer chanceux d’avoir à leur tête un dirigeant prêt à investir et capable de redresser la situation en temps de crise. Il va même plus loin : en affirmant que s’il y a un club à acheter aujourd’hui, c’est le RC Lens : “Une masse salariale qui est désormais maitrisée, un objectif à court terme d’achat du stade Bollaert pour constituer un actif immobilier, il a fait entrer dans le capital un fonds d’investissement public des Hauts de France, Il a habillé la mariée !”

Sportivement, tout ceci n’est bien sûr pas entendable, mais dans le contexte économique actuel, c’est peut être ce qui pouvait arriver de mieux.