C’est ainsi que Franck Haise a qualifié les deux buts encaissés à Lyon et qui font suite à une longue série qui avait débuté la saison dernière.
La défense à trois, même si elle permet aux Sang et Or d’offrir un spectacle chatoyant, a déjà montré ses limites. Le jeu porté vers l’avant libère, forcément, des espaces à l’adversaire. Une perte de ballon en phase offensive, alors que le bloc est très haut, met immédiatement l’équipe en difficulté. Un système qui présente des failles inhérentes, liées au positionnement haut des pistons qui laisse des espaces derrière eux.
Récemment, c’est arrivé face à Metz et face à Lyon. Lens doit-il marquer 3 buts ou plus pour gagner ses matchs ?
Vitorino Hilton avait bien expliqué les limites du système à 3 centraux quand Der Zakarian l’avait proposé à Montpellier :
« Si vous faites face à une équipe avec trois attaquants, vous risquez de rapidement vous retrouver à négocier des situations de un contre un. Dans ce cas, l’attaquant de pointe adverse n’a qu’un adversaire au marquage, car les joueurs de côtés doivent couvrir les couloirs. Ce système n’est pas évident. »
Les prises de risques sont assumées par Franck Haise qui prône l’adaptabilité en faisant évoluer son système en fonction des circonstances de jeu. Un système qui a aussi l’avantage de simplifier le pressing haut et de se moduler en 5-4-1 dans les temps faibles pour resserrer les espaces entre les lignes.
L’efficacité défensive est néanmoins le secteur sur lequel le coach devra le plus travailler. « Je ne pense pas qu’il y ait du relâchement défensif » réagit pourtant Jonathan Clauss, « Il y a juste parfois de l’incompréhension sur qui prend qui, est-ce qu’on avance, est-ce qu’on décale ou pas. On est un peu entre deux eaux. On n’y va pas vraiment mais on y va un peu, on y est sans y être et au final, ça leur laisse de la place. »
Une chose est sûre, Franck Haise ne changera pas son système de jeu : « On travaille comme ça depuis 18 mois. On peut faire évoluer le schéma ponctuellement, mais c’est notre base. Je ne bougerais pas sur ce point-là. » Selon le coach, les buts encaissés sont principalement dus à des erreurs individuelles,le système de jeu n’est pas en cause.
Aujourd’hui, la moitié des formations de Ligue 1 ont rejoint le mouvement, parmi lesquelles Lens, bien sûr, un des précurseurs, l’OM, Monaco, Angers, Strasbourg ou encore Lorient. Alors oui, Lens continuera à encaisser des buts « évitables », mais si au final, les Sang et Or terminent dans les places européennes, qui s’en plaindra ?
