Personne n’est encore capable de dire à ce jour si le transfert à Lens d’Adam Buksa, la dernière trouvaille de Florent Ghisolfi, sera un top ou un flop de la longue histoire du mercato RC Lens.
Blessé avant même d’arriver à Lens, remis sur pied et auteur de quelques minutes de temps de jeu qui ont laissé planer des doutes, l’attaquant polonais a rechuté, s’est fait opérer et son retour sur les pelouses est maintenant prévu en mars.
Au travers de la lecture de l’excellent ouvrage « Secrets de transfert 2 », livre coécrit par David Derieux et Grégory Lallemand, nous en savons maintenant un peu plus sur les coulisses de l’arrivée à Lens d’Adam Buksa.
L’apparition du nom d’Adam Buksa dans les petits papiers des recruteurs lensois au printemps 2022 n’était pas une nouveauté. Le club le suivait déjà depuis trois ans. Dès son arrivée à Lens, Florent Ghisolfi avait en effet coché le nom de l’international polonais comme recrue possible pour le RC Lens. L’ancien directeur sportif voit en lui l’attaquant capable d’étoffer la palette offensive mise à la disposition de Franck Haise. « On avait remarqué qu’on inscrivait peu de buts de la tête. Notre meilleur buteur dans ce domaine était Florian Sotoca, qui n’est pas toujours dans la surface car il est beaucoup dans le décrochage. » avait déclaré Florent Ghisolfi lors de l’annonce du transfert.
Les dirigeants lensois sont attentifs aux prestations d’Adam Buksa, encore jeune mais déjà efficace, qui marque 22 buts en 55 matchs pendant les deux saisons et demie où il évolue à Szczecin. Ils le voient ensuite s’envoler en 2020 pour les États-Unis, où Adam Buksa confirme tout le bien qu’on pense de lui sous le maillot du New England Revolution, près de Boston dans le Massachusetts. Il y inscrit son premier but le 7 mars face au Chicago Fire, le club de son futur coéquipier lensois Przemyslaw Frankowski, aux premières loges pour assister à l’avènement du solide buteur que va devenir Buksa en MLS. Il y scorera au total à 35 reprises en 73 matchs.
Au cours de la saison 2021-2022, les dirigeants lensois lorgnent du côté du RC Strasbourg, et notamment sur l’attaquant de pointe, Ludovic Ajorque. Sa taille, son poids permettent régulièrement au RCS de faire basculer les matchs en sa faveur. Selon les auteurs du livre, ce constat donne des idées aux Sang et Or, qui se mettent en quête de l’oiseau rare. « Ludovic Ajorque aurait pu être une priorité », confie Florent Ghisolfi. « On a pris les renseignements auprès de son agent, Léandre Chouya (ancien milieu lensois de 1989 à 1994), mais c’était inaccessible pour nous. Strasbourg en voulait 15 millions d’euros, et comme il avait déjà un bon salaire en Alsace, c’était compliqué de lui proposer mieux. »
C’est à ce moment là qu’est ressorti le nom d’Adam Buksa, un profil similaire à celui d’Ajorque. Grégory Thil, nommé depuis directeur sportif, était allé le voir jouer en MLS et avait validé son transfert.
La suite, on l’a connait, Buksa se blesse au pied en sélection en juin, une fois le transfert acté. Privé de préparation estivale, il revient tant bien que mal dans le groupe. Franck Haise l’utilise sur quelques fins de match, mais l’attaquant international semble perdu dans un collectif qui ronronne et déjoue régulièrement jusqu’à la dernière rechute, fatale, qui conduit à l’opération…
Pour en revenir à Ludovic Ajorque, c’est peut être un bien pour un mal de ne pas l’avoir recruté. L’attaquant strasbourgeois est totalement atone cette saison, avec un seul but marqué, bien loin de son ancien niveau. Sa valeur marchande, qui était de 16 millions d’euros en fin de saison dernière, est déjà redescendue à 11 millions d’euros.
