Derby : 158 matchs avec Lens, 118 matchs avec Lille

Philippe Brunel, le natif de Boulogne sur Mer, qui a longtemps porté le maillot des deux clubs, est sans doute le joueur qui peut apprécier le mieux le sens profond du mot derby.

Longuement interviewé aujourd’hui par La Voix Du Nord, Philippe Brunel garde une certaine rancœur avec les supporters lensois qui lui ont crépi la façade quand il est revenu à Bollaert avec le maillot lillois :

« Je n’ai pas un super souvenir de mon retour Bollaert sous le maillot lillois. Je ne m’attendais pas à avoir des applaudissements, mais quand même … Je m’étais fait un peu remuer et j’avais vécu ça comme un manque de reconnaissance par rapport à mon implication quand j’étais à Lens. Dans ma carrière, j’ai un moment été à 100 % Sang et Or et un autre moment 100 % Lillois. Quand tu es joueur pro, c’est comme ça, c’est ton boulot. Je n’ai aucun regret d’avoir joué pour les deux rivaux, du coup j’ai fait la moitié de ma carrière dans le Nord – Pas-de-Calais. J’y étais bien, c’était chez moi. »

Si le public lensois a un peu de mal avec les joueurs qui sont passés à l’ennemi, c’est un peu la même chose avec ceux qui viennent de l’ennemi, comme Antoine Sibierski :

« Lorsque j’étais à Lens » raconte Philippe Brunel, « J’ai vu arriver Antoine Sibierski et je trouve qu’on ne lui a pas vraiment fait beaucoup de cadeaux. Sa première année avait été très dure. Le public en attendait beaucoup car c’était un joueur cadre au LOSC, il n’avait pas le droit d’être moyen. A l’entrainement, il bossait, il cherchait à faire sa place. Et pourtant, même jouer avec les autres, c’était parfois compliqué. Après, à Lens, les gens veulent des joueurs qui donnent tout et au début Sibierski n’était peut-être pas complètement imprégné de cette culture. Mais il a tenu bon. L’année suivante, il a explosé et plus personne Lens n’a alors évoqué son passé lillois. »